Tau franciscain   Clarisses de Senlis

Béni-sois-tu

 

L'Ascension commentée par Bourdaloue ...

 

Or voilà toutefois ce que je suis dans la pratique, et ce que je fais : car en vérité, n'ai-je pas encore l'esprit et le cœur tout terrestre ?

Où se porte plus communément mes réflexions, mes affections toutes mes prétentions ? 

Les anges reprochèrent aux apôtres qu'ils s'arrêtaient trop à contempler le ciel ; et il fallut qu'ils leur fissent une espèce de violence pour les tirer de cette profonde contemplation où ils demeuraient.

Hélas ! j'ai bien un autre reproche à me faire, et je puis bien dire tout au contraire : pourquoi tant d'attention à de vains objets indignes de m'attacher, comme ils sont incapables de me contenter ?

Il faut à mon âme un un bonheur solide et un plein repos ; mais où est-il ? où l'ai-je cherché jusqu'à présent ? l'y ai-je trouvé ? puis-je compter de l'y trouver jamais ? 

Toute ma vie se passe donc et se passera, si je n'y prend garde, en de frivoles amusements ./. 

Encore si ce n'était que de simples amusements ; mais n'a-ce pas été souvent pour moi, et n'est ce pas pour bien d'autres, par les inquiétudes et les embarras que tout cela cause, de vrais tourments ?

Bourdaloue Retraite spirituelle p 295 (édition1876)