CH 12. DU VISITEUR ; DE L'AUMÔNIER ET DE SES COMPAGNONS ; DU CARDINAL PROTECTEUR 
1 Notre visiteur doit toujours être un Frère Mineur, selon la volonté et l'ordre du seigneur Cardinal.
2 Qu'il soit un homme sur le comportement honorable duquel on ait toute garantie.
3 Sa tâche sera de corriger, aussi bien dans la tête que dans les membres, tous les abus commis contre la forme de notre profession.
4 Que, se tenant dans un endroit public à la vue de toutes, il puisse parler avec plusieurs sœurs à la fois ou avec une seule, de tout ce qui a trait à la visite, selon ce qui lui paraîtra le plus opportun.
5 C'est aussi à ce même Ordre des Frères Mineurs que nous demandons comme une grâce, au nom de la bonté de Dieu et de celle de saint François, de nous donner encore ce qu'il nous a toujours jusqu'ici procuré avec tant de bienveillance : un aumônier avec un compagnon clerc de bonne réputation, de discrétion éprouvée, et deux frères convers de sainte vie et de bonnes mœurs, pour nous aider dans notre pauvreté.
6 L'aumônier ne pourra, sans son compagnon, entrer au monastère.
7 Une fois entrés, ils se tiendront dans une pièce commune, de telle façon qu'ils puissent toujours se voir et être vus.
8 Pour confesser les malades qui ne peuvent se rendre au parloir, et pour leur donner la communion ou l'extrême-onction, ainsi que les prières des agonisants, il leur sera permis aussi d'entrer.
9 Pour un enterrement, pour une messe solennelle des défunts, pour creuser, rouvrir ou agrandir une tombe, le choix des personnes nécessaires est laissé à la prudence de l'abbesse.
10 De plus, que les sœurs soient toujours fermement tenues d'avoir pour gouverneur, protecteur et correcteur le cardinal de l'Église romaine désigné à cet effet par le seigneur Pape pour les Frères Mineurs,
11 afin que, toujours soumises et prosternées aux pieds de cette même sainte Église, stables dans la foi catholique, nous observions toujours la pauvreté et l'humilité de notre Seigneur Jésus-Christ et de sa très sainte Mère, ainsi que le saint Évangile que nous avons fermement promis.
CH 10. DE L'ADMONITION ET DE LA CORRECTION DES SŒURS 
1 Que l'abbesse visite et avertisse ses sœurs ; qu'elle les corrige avec humilité et charité, ne leur commandant rien qui soit contre leur conscience et la forme de notre profession.
2 Quant aux sœurs qui lui sont soumises, elles se rappelleront que pour Dieu elles ont fait abnégation de leur volonté propre. Elles sont donc fermement tenues d'obéir à leurs abbesses en tout ce qu'elles ont promis au Seigneur d'observer et qui n'est contraire ni à leur âme ni à notre profession.
3 Que l'abbesse, de son côté, ait envers elles une telle familiarité que les sœurs puissent parler et agir avec elle comme des maîtresses avec leur servante. Car il doit en être ainsi : l'abbesse est la servante de toutes les sœurs.
4 En outre, j'avertis les sœurs et je les exhorte en notre Seigneur Jésus-Christ, de se garder de tout orgueil, de vaine gloire, de l'envie, de l'avarice, du soin et de la sollicitude de ce monde, de la détraction et du murmure, de la discorde et de la division.
5 Qu'elles soient au contraire toujours attentives à garder entre elles l'unité de l'amour mutuel, qui est le lien de la perfection .
6 Que celles qui ne savent pas lire ne se mettent pas en peine de l'apprendre.
7 Mais qu'elles considèrent que, par-dessus tout, elles doivent désirer posséder l'esprit du Seigneur et sa sainte opération, prier toujours Dieu d'un cœur pur, avoir l'humilité et la patience dans l'épreuve et la maladie, aimer ceux qui nous persécutent, nous reprennent et nous contredisent, car le Seigneur dit : "Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, car le royaume des cieux est à eux et celui qui persévérera jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé ."
Chapitre 11